Présentation

L’approche par compétence est une démarche qui implique une ingénierie pédagogique basée sur une démarche où l’on regarde de plus près la cohérence du programme, la finalité et les objectifs de la formation, les contenus et modalités pédagogiques et d’évaluation. Elle suppose de mettre en place un projet d’équipe et est actuellement prise en compte dans le cadre de l’auto-évaluation des composantes de l’HCERES.

Cette formation a pour objectifs de :

Recueillir vos perceptions ou ressentis sur l’approche compétence

Échanger ensemble sur les “à priori” autour de la notion de compétence

Démontrer l’intérêt de susciter des questionnements sur l’approche compétence au sein de votre équipe pédagogique

Aborder des pistes de réflexion pour une mise en place de l’approche compétence au sein d’une formation.

Public cible

Responsables de formation

Durée

1 journée complète

Année

2018

Formateurs

Yvan Pigeonnat, est professeur agrégé de mathématiques à l’Institut Polytechnique de Grenoble. Expert en matière de pédagogie dans l’enseignement supérieur, il occupe des missions de conseiller pédagogique au sein de son institution depuis 2006. Il a accompagné plusieurs équipes de l’INP Grenoble dans le déploiement de l’approche compétence.

Elodie Trinh, ingénieure pour l’enseignement numérique

Lorreine Petters, cheffe de projet e-Formation

Reine Ngo Ngue, Cellule Innovation Pédagogique

Nous avons délivré cet atelier formation en usant des méthodes actives, travail en groupes, études de cas et conduite du changement.

Déroulée de la formation :

Le public de la formation était un public à priori “réticent” sur l’APC.  Les intérêts qui les ont poussé à s’inscrire dans la formation étaient entre autres savoir ce que recouvre cette approche, mais aussi avoir des éléments pédagogique pour compléter le dossier d’auto-évaluation de l’HCERES. 

Les participants étaient preneurs d’informations sur les définitions de la “compétence” et la formation était très rythmée et dynamique. La stratégie que nous avons mis en place était de les impliquer au maximum dans la formation, via divers temps d’exercices : des questions via boitiers de vote, des questionnements qui amènent des échanges au sein d’une tablée, une mise en situation authentique pour les amener à se poser des questions sur les possibilités de mise en oeuvre de la démarche compétence au sein de leur formation.

Des notions importantes transmises : 

La phase de déconstruction nous a donné l’opportunité de définir ce qu’est une compétence, et d’expliciter ce que l’on mettait derrière les mots clés “Ressource” (savoir, savoir-faire, savoir-être”, Famille de situations, Apprentissages critiques ou encore Critères d’exigences. L’objectif c’était d’amener les participants à distinguer ce qui relevait plutôt des “ressources” et ce qui relevait plutôt des “compétences”. Pour faire le parallèle avec leurs formations, et à travers différents questionnements, de faire le tri sur ce qui relevait plutôt des ressources, et comment aller vers un travail sur les compétences à travers différentes situations pédagogiques. La question de l’évaluation des compétences a été très peu évoquée, en sachant que nous avons volontairement choisi de ne pas mettre de focus sur ce point (Les participants ont démontrés leur intérêt pour la formation Portfolio dans le cadre de l’évaluation générale de la formation). 

Dans la phase de convergence, on a pu faire passer l’idée et la nécessité de se doter d’un cadre théorique et de personnes maîtrisant ce cadre théorique pour pouvoir se lancer dans cette approche, même s’il en existe plusieurs dans le domaine.  On a pu également évoqué les résistances aux changements de la part des enseignants, notamment ce besoin d’opposer “savoirs” et “compétences”. Finalement, pour les responsables de formations, c’est un changement de paradigme qui les obligent à favoriser la mise en place de situations d’apprentissage transdisciplinaires qui permettent aux étudiants de mobiliser des savoirs, et un accent sur le sens et le lien qu’ils accordent à tous les enseignements d’une formation. 

Dans le travail effectué dans la deuxième partie de la formation à travers la mise en situation authentique, les participants ont pu se questionner à travers des cas fictifs sur des points qui leur semblaient importants pour la mise en place d’une approche compétence au sein d’une formation. Un groupe a par exemple proposé le schéma ci-dessous.


En conclusion de la formation, nous leur avons présenté des exemples de mise en place de la démarche compétence à l’UPEM, l’implication du conseiller pédagogique, de l’expert et des équipes pédagogiques dans l’élaboration des référentiels de compétence, et les outils d’évaluation, ainsi que le temps de réflexion pour penser à l’opérationnalisation en lien avec les cours existants dans la formation existante. Nous leur avons également fournit des exemples de référentiels de compétence (Tourisme, MIPI-MITIC, Génie Mecanique), et j’ai créé un espace Moodle dédié sur lequel sont déposées des ressources autour de l’APC. 

Ce qu’il faut retenir de cette formation/atelier : 

Cette formation a été très utile pour les responsables de formation, qui sont repartis avec des éléments importants et concrets en lien avec l’opérationnalisation de la démarche compétence. Elle pourrait être un préalable nécessaire à l’UPEM au lancement d’un accompagnement annuel des équipes pédagogiques avec Jacques Tardif ou un autre expert. 

Il est essentiel de co-animer cette formation avec un enseignant ; une personne qui a déjà de longues années d’enseignements derrière lui ou une personne qui a déjà bénéficié d’un accompagnement pour transformer sa formation en APC. Nous remarquons que le fait d’avoir un enseignant rassure les responsables de formations et légitime les informations transmises au travers de la formation. 

La période d’auto-évaluation des formations via l’HCERES était propice, car elle a suscité des questionnements autour des compétences chez les responsables de formation

Les responsables de formation qui souhaitent se lancer dans une APC ont besoin de davantage de soutien de la part de l’institution, via éventuellement des décharges ou autre primes. Ces décharges sont surtout utiles pour la phase “opérationnalisation” du référentiel de compétences, qui est pensée au moment de “l’élaboration” du référentiel. 

Le temps de préparation de la formation peut être plus ou moins important. Certains contenus ont été préparés par Yvan Pigeonnat. Dans notre cas, nous avons comptabilisé environ 18h de préparation pour chacune des co-animatrices (entre activités collectives et individuelles). Ce temps de préparation aura évidemment tendance à diminuer pour les prochaines sessions de cette formation

Pour la prochaine vague d’accompagnement, nous avons repéré au minimum deux responsables de formations, qui pourraient être intéressés par un accompagnement.

On pourrait envisager une deuxième session de cette formation, plutôt vers la fin d’année académique ou vers la fin d’année civile. 

Divers questionnements des participants tout au long de la formation : 

Les questionnement des participants tournaient autour des problématiques qui reviennent généralement lorsque l’on évoque l’APC :

Qu’est ce qu’une compétence ?

Que met-on derrière un “savoir” ou un “savoir-faire”, ou “savoir-être” ?

Comment mon cours s’intègre-t-il dans une APC ?

Comment faire avec l’importante part théorique nécessaire en L1 ?

Comment s’engager dans une APC avec les contraintes de volume horaire qu’ont les formations (300H) ?

L’APC est-elle adaptée aux filières qui mènent à la poursuite des études (ex.: licences généralistes) ou à la recherche ?

Quelle méthode pour élaborer le référentiel de compétence de ma formation ?

Comment évaluer dans le cadre d’une APC ?

Comment APOGEE s’intègre à tout cela ?

Quel soutien et quelles moyens l’institution met à disposition des enseignants qui souhaitent se lancer dans cette APC ?

Y a-t-il des formes de valorisation de cette démarche au sein de l’établissement ?

Espace Moodle